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deffaisoit du cardinal comme du duc. Ainsi l'exécution fut résolue; on trouva pour quatre cents écus quatre instrumens de cette exécution (0.
Apres cette exécution, le Roy sortit pour aller à la messe, et rencontra à ses pieds le baron de Luz, qui lui offroit sa tête pour sauver la vie de l'archevêque de Lyon son oncle ; et il l'assura de sa vie, mais non de sa liberté, parce qu'il vouloit, disoit-il, tirer de ce prélat la quintessence de la Ligue, dont il étoit l'in­tellect agent.
Le soir de ce jour, les deux corps du duc et du car­dinal de Guise furent mis en pieces, [par le comman­dement du Roy, en une salle basse du cteau;] puis brûlés et mis en cendres, lesquelles furent jettées au vent, [afin qu'il n'en restât ni relique ni mémoire. ]
Les nouvelles de ces meurtres et des emprisonne-mens, arrivées à Paris le 24, veille de Noël, troublèrent bien la fête, et échauffèrent les ligueurs, qui ne gar­dèrent plus aucune mesure. Le duc d'Aumale se trou­vant lors à Paris, en fut créé gouverneur, qui, com­mençant la guerre par les bourses, envoya fouiller les maisons des royaux et politiques par les Seize, comme fut la mienne la premiere du quartier par Senault et La Rue, le jour des Innocens; et tout plein d'autres em­prisonnés, entre les autres un nommé Quatrehommes, conseiller au châtelet, qui, ayant entendu la nouvelle de la mort des deux freres, avoit dit : «Je vois bien que « la Ligue a ch.. au lict. » Les Seize, pour ces mots, l'evorent à la Bastille, disans qu'il en laveroit les draps.
(-)/><• cette exécution •• Voyez, à Ia suite du Journal de Henri m, la Relation de la mort du duc et du cardinal de Guise, par Miron.
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